Mes collègues m'ayant gentiment offert lors de mon pot de départ une "expérience" en simulateur A320 full-motion, j'ai enfin réservé. Ils avaient eu le budget pour 1 heure, mais j'ai rajouté une autre heure, ce qui au final a clairement valu le coup.
J'avais déjà eu l'occasion de faire 1 heure de simulateur statique Boeing 737, expérience sympathique, mais finalement pas si transcendante : on avait juste aligné les atterrissages dans des endroits rigolos, mais j'avais à peine touché autre chose que le yoke et la manette des gaz. Ici, je m'étais préparé. Déjà, avec une 50aine d'heures de Toliss sur X-Plane dans la ceinture, j'étais prêt. Ensuite, avec 2 heures réservées, j'avais amplement le temps de faire un vol complet en incluant la mise en route.
C'est ce que j'ai expliqué à l'instructeur: je voulais faire un vol complet, avec une météo un peu sympa histoire de profiter du mouvement. Je lui ai montré ma check-list, il m'a dit, super, je te laisse te débrouiller. Il m'a expliqué qu'il était d'abord un pilote B737, et avait juste fini une petite formation A320, je me suis rapidement senti plus calé que lui sur les détails de la machine. Comme ça, il m'a laissé faire tout ce que je voulais !
Direction le simulateur. Impressionnante bestiole! Grosse cabine, montée sur des vérins monstrueux, on y accède via un escalier et un petit pont-levis. À l'intérieur, plusieurs sièges réglables (les spectateurs ?), la console de contrôle de la simu, et enfin, le siège du commandant de bord. Je m'installe, et je commence à dérouler la check-list.
C'était vraiment un plaisir que de tripoter et d'appuyer enfin pour de vrai sur chaque bouton, sur chaque manette. L'instructeur me sort un plan de vol de Gatwick vers Orly, je rentre ça dans le MCDU, j'ai une discontinuité qui nous plonge lui et moi dans les affres de la confusion, mais on y va quand même (j'ai découvert pendant le vol que j'avais simplement oublié de renseigner la VIA dans ma STAR).
Et puis c'est parti ! Petit mal de coeur pendant le roulage lors des grands virages, mais dès que l'on décole, ça va beaucoup mieux. Les turbulences nous secouent comme des pruniers, mais qu'est-ce que c'est fun. Les graphismes ne sont pas terribles, mais c'est amplement rattrapé par le mouvement et l'ambiance sonore.
On continue à dérouler les procédures, et l'on s'approche d'Orly, de nuit dans le brouillard. J'approche des minimas, et je ne vois toujours pas la piste... Là, erreur grave, je continue malgré l'absence de visuel. Finalement, les phares éclairent enfin le sol, et quand je ne vois que des champs, c'est le gros coup de panique, j'annonce "Go around!", manette à TOGA, et on remonte. Après vérifications, il s'avère qu'Orly n'est pas un aéroport assez important, et que le simulateur ne propose donc qu'une seule piste ! On refait un tour, on vient s'aligner sur la piste disponible, et je me pose à la mano, un peu brutalement cependant, ayant tardé pour l'arrondi.
Puis comme il restait du temps nous avons fait des choses plus classiques, décollages suivi d'atterrissages dans divers endroits intéressants et avec des météos de plus en plus pourries, à Innsbrück, à Zurick, et enfin un atterrissage dantesque à Heathrow par un orage épouvantable, j'avais le manche pratiquement tout le temps en butée à droite et à gauche pour tenter de rester à peu près aligné, et les PAPIs étant absents, c'était vraiment du sport.
Voilà, en conclusion, une expérience inoubliable, même si, étant donné les tarifs (à peu près €1000 les 2 heures), je ne suis pas près de recommencer. Voilà ce que j'en retire:
- 2 heures, c'est la bonne durée. Ça permet de faire un vol complet, sans stress, et d'avoir un peu de temps après pour continuer à s'amuser.
- J'ai bien fait d'inverser la position de la manette et du joystick sur mon bureau la veille pour m'entraîner, j'avais peur d'une grosse perte de précision en tenant le stick de la main gauche à la place du commandant de bord, et puis finalement ça s'est bien passé.
- Indispensable de débarquer avec sa propre check-list. Ils avaient peut-être quelque chose, mais au moins je savais exactement ce que j'avais à faire et j'avais pu m'entraîner
- J'aurais du préparer un plan de vol à l'avance, et m'entraîner à l'ajouter au MCDU, ce qui m'aurait évité l'erreur du VIA
- J'aurais du mieux penser à l'avance à ce que je voulais faire après le vol. Finalement, je me suis tiré de mon vol principal assez rapidement, et j'aurais du mieux optimiser le temps qu'il me restait. En y repensant, j'aurais du probablement demander à simuler une panne, comme un problème moteur au démarrage. Les atterrissages étaient sympa, mais ça aurait fait quelque chose d'autre à essayer.
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