Tous ceux qui ont regardé un petit peu le fonctionnement des Airbus s'est retrouvé confronté à la "loi normale" et la protection d'enveloppe, où schématiquement l'ordinateur de bord nous empêche de faire des trop de bêtises et d'embarquer l'avion au delà de ses caractéristiques de vol. En particulier, il n'est pas possible de pencher l'avion sur le côté au delà de 30°, il n'est pas possible de décrocher (en théorie...), et ainsi de suite.
En revanche, en cas de conditions dégradées, tel un problème mécanique avec l'avion, des problèmes de sondes, et autres, l'avion entre en "loi alternative", où la protection d'enveloppe saute, mais où l'avion continue à coordonner la dérive et à trimmer automatiquement.
En loi directe, enfin, tout saute, et l'on pilote alors comme dans un cessna : le manche et le palonnier contrôlent directement les surfaces mobiles. Bon courage.
Alors, comment faire un tonneau en A320? Et bien, je dirais qu'il faut d'abord passer en loi directe : en effet, la loi normale nous empêchera de pencher trop de toutes façons, et la loi alternative continuera la coordination de la gouverne de direction : d'une part, il ne sera pas possible de tourner proprement sur notre axe, d'autre part, la protection ayant sauté, la gouverne de direction risque de bouger avec trop d'amplitude et de simplement casser. Essayons donc avec l'A321 de Toliss.
Première étape : passer en loi alternative. C'est relativement aisé en désactivant les ordinateurs de vol FAC1 et FAC2. L'airbus se plaint bruyamment, nous demande de les redémarrer, et à défaut, surtout, de couper l'autothrottle, qui sinon fait de sacrées bêtises.
À chaque fois que j'ai tenté de passer sur le dos dans ce mode, l'avion est parti dans de drôles de direction avant d'exploser en vol (avec parfois un flame-out des moteurs histoire de mettre l'ambiance). Passons donc en loi directe en sortant les trains d'atterrissage. Yay ! Il n'y a plus ensuite qu'à tourner doucement.
J'ai réussi à aller jusqu'au dos en piqué, mais je dois être un peu trop brusque à ramener l'avion à l'horizontale. J'aurais bien aimé le garder comme ça un peu plus longtemps pour voir si l'extinction des moteurs est simulée, vu qu'une pompe à carburant d'avion de ligne n'est pas vraiment conçue pour marcher la tête en bas.
Expérience à retenter, donc.
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